“La ville de demain ?” Respectueuse de la planète, avec une place de choix pour la musique…

Entretien avec Vincent

J’enseigne l’Accordéon Diatonique sur Brest Siam. Je joue également en Fest-Noz avec les groupes « Nostrad » et « Electrad ». Enfin, j’ai aussi rédigé une méthode instrumentale d’apprentissage en deux volumes pour cet instrument.

  • En tant que citoyen, professionnel, acteur, comment contribuez-vous, aujourd’hui, à la construction de la ville de demain ?

Puisque changer le monde commence par se changer soi-même, je me suis rendu sans à priori sur les places publiques de ma ville pour participer à Nuit Debout lors du Printemps 2016. Jour après jour (ou devrais-je dire “nuit après nuit”) et au fil des discussions avec les nombreuses personnes présentes, j’ai ouvert les yeux sur notre responsabilité individuelle vis-à-vis des dérives actuelles de la société capitaliste néo-libérale ! Motivé à changer mes habitudes pour de meilleurs lendemains, j’ai commencé par expérimenter des choses nouvelles dans tous les domaines de ma vie en révisant totalement ma politique personnelle sur l’alimentation, les dépenses, l’énergie,…  Sans oublier la gestion des déchets, de l’épargne, du temps libre, etc. Pour ne pas garder ces avancées jalousement, j’ai ensuite pris le temps de rédiger mensuellement un retour d’expérience sous la forme d’articles proposant à ceux qui le souhaitent acquérir une nouvelle habitude de vie concrète qui aura des impacts positifs sur notre société.

  • Quelle est votre vision de la ville de demain ?

Travaillant environ soixante-dix heures par semaine, je n’ai pas particulièrement eu le temps de me constituer une vision exhaustive… En revanche, je peux toujours énoncer que – d’après moi – la ville de demain devrait être respectueuse de la planète, en autonomie alimentaire, à énergie positive, gouvernée par une démocratie directe à l’échelle des conseils de quartier, fonctionner en circuits courts à tous les niveaux, j’en oublie sûrement tout un tas…

Vous signez « Musicalement, Vincent ». Cela donne envie d’en savoir plus. Quelle place accorderiez-vous à la musique, dans votre vision de la ville de demain ?

Dans l’idéal, j’aimerai y accorder une place de choix. Dans un monde où l’activité qualifiée de “travail” serait déconnectée du salaire, tout le monde toucherait sans conditions la même somme ou bénéficierait d’un “crédit” de points à dépenser dans le mois avant d’être réinitialisé le mois suivant pour éviter l’accumulation de richesse ou pouvoir (cf. « La Nuit des Temps » de Barjavel). Dans ce monde de demain, la ville serait totalement transcendée puisque les énormes surfaces de vente des grandes enseignes seraient remplacées par une multitude de petites échoppes de citoyens qui souhaitent s’ouvrir le Monde à travers le partage de leur travail (galerie de tableaux, atelier de lutherie, etc.) : ce que j’aimerais avoir pignon sur rue pour ainsi provoquer des rencontres avec les badauds…

D’une manière générale, je pense qu’il faudrait remettre au goût du jour les kiosques de la Belle époque, lieu public dans lequel il était possible de venir danser, jouer, se rencontrer, échanger,… tout cela sans aucun rapport “marchand” d’aucune sorte !

Il y a quelques années, j’avais aussi tenté de mettre sur pied un projet visant à collecter la musique des groupes locaux afin de la diffuser dans les lieux publics des environs (galeries marchandes, restaurants, etc.). Cela n’aurait que des effets bénéfiques.  Cela permettrait aux groupes de faire connaître leur musique à un public varié qui viendra peut-être les voir en représentation, à moins qu’il n’achète un album ou leur propose carrément une date de concert ? Tout est possible puisque chaque groupe participant laisserait ses coordonnées afin d’être directement contacté par les personnes intéressées ! Cela éviterait de passer par les canaux de diffusion “grand public” (comme la radio par exemple) qui promeut une musique sans âme et de plus en plus formatée… Cela ferait économiser de l’argent aux établissements, qui n’auraient qu’à régler la SPRÉ (et non plus la SACEM) chaque année dans le cas où ils ne diffusent que la musique des groupes locaux.

Je terminerai simplement en rappelant l’excellente ligne de conduite du collectif Tomahawk : « Parce que créer, c’est résister ! »

  • Parmi les thématiques du forum, quelles sont celles qui vous interpellent ? Pourquoi ?

Les mobilités de demain ? / Développer l’usage des modes de transport doux (vélo, trottinette, etc.)

Dynamiques commerciales et de proximité ? / Boycotter les hypermarchés et favoriser les marchés bio indépendant.

Accessibilité, partage et appropriation des espaces publics ? / Recréer une “agora populaire” où les citoyens qui veulent participer à la vie de leur quartier peuvent s’investir ET prendre de réelles décisions sur leur environnement immédiat !

Nature, culture et jardins dans et autour de la ville ? / Planter des fruits et légumes dans les espaces verts (à la place des fleurs qui – elles – ne se mangent pas)

Habiter et vivre dans mon quartier et dans ma ville ? / Favoriser la colocation et l’autopartage (covoiturage permanent « Où ma voiture est aussi celle de mes voisins »)

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