L’île d’Ouessant (Finistère) dépend toujours d’une centrale thermique à fuel pour sa production électrique (1,8 million de litres de fuel par an , 6 000 litres par jour en moyenne à l’année, importés chaque semaine par bateau). Il y a bien eu une éolienne expérimentale installée sur l’ile en 1979 par EDF, mais l’année suivante une tempête a eu raison d’elle et elle n’a pas été réinstallée. Un autre projet d’éolienne beaucoup plus récemment a vu son collectif d’opposants se constituer.
Mais ici, peut être plus qu’ ailleurs, les choses évoluent cependant sous la pression des chocs énergétiques et climatiques.
Objectif pour 2030 : 100% de l’énergie consommée produite localement en renouvelable
Un objectif ambitieux a été fixé : produire 50 % de la consommation en énergies renouvelables en 2023 et 100 % en 2030.
Ouessant fait désormais partie des sites pilotes intégrés au projet européen Interreg Manche ICE (Intelligent Community Energy), coordonné par Bretagne Développement Innovation. C’est dans ce cadre que l’île d’Ouessant expérimente des technologies de pointe comme de nouveaux modes de production ou de stockage d’énergie bas carbone. De fait Ouessant devient un laboratoire de la transition énergétique.
Du 6 au 16 décembre 2022, les habitants de l’île de Ouessant pouvoir tester 6 vélos à hydrogène renouvelable, une première en France. Développé depuis 2014 par la société Pragma, installée à Biarritz, le vélo à pile à combustible hydrogène Alpha offre une autonomie de 150km sur une seule recharge.
Des vélos à l’hydrogène renouvelable testés sur l’ile : une première en France
L’ hydrogène est, en effet, produit à partir de l’électricité de l’hydrolienne Sabella (la première en France à avoir été raccordée au réseau électrique) immergée dans le passage du Fromveur, un site maritime situé entre l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant où les courants sont très forts .
A Penn Arlan, situé au sud-est de l’île d’Ouessant qui abrite un petit port, on peut désormais voir un nouveau petit containeur qui a donc pris place aux côtés des deux containers de l’entreprise Sabella qui exploite l’hydrolienne dédié à la production d’hydrogène par électrolyse. Ce démonstrateur a été installé par l’entreprise finistérienne H2Gremm.
Dans ce nouveau containeur un électrolyseur permet de convertir l’excédent d’électricité fourni par l’hydrolienne Sabella en hydrogène, et de stocker cette énergie sous forme compacte.
L’enjeu : le stockage de l’hydrogène
Tout l’enjeu et l’ambition sont bien dans la possibilité de fabriquer de l’hydrogène lorsqu’on surproduit de l’électricité renouvelable pour l’utiliser ensuite, une fois stockée, quand on en a besoin. A noter que L’entreprise Sabella va déposer pour Noel 2022 un brevet pour un projet de production sous-marine d’hydrogène, couplé à son hydrolienne ouessantine, à l’horizon 2028.