Le transport maritime devra baisser de 50% ses émissions de CO2 d’ici 2050
Le transport maritime international représente environ 2,89 % des émissions de CO2 produites dans le monde en 2018. Au rythme actuel, si rien n’est fait, ces émissions pourraient augmenter de 90 % à 130 % d’ici 2050 par rapport à 2008.
Conformément aux objectifs des accords de Paris, la conservatrice Organisation Maritime Internationale, s’est fixée pour objectif de réduire de 40 % d’ici à 2030 et d’au moins 50 % en 2050 les émissions de C02 à la tonne de marchandises transportées.
Le grand retour du transport à la voile
Le retour de la propulsion par le vent qui permet une navigation propre et décarbonée va, de fait, s’imposer.
Le vent est en effet une source d’énergie gratuite, renouvelable, abondante et directement utilisable. Son exploitation n’émet pas de polluant gazeux, ne nécessite pas d’infrastructure de production, de transport ou de stockage à terre.
On estime que les solutions de propulsion par le vent apportent une puissance importante pouvant couvrir jusqu’à 90 % des besoins pour les nouveaux navires, et déjà 5 à 30% pour les navires existants
Ressource gratuite, renouvelable, abondante l’utilisation du vent n’entre pas en concurrence avec des usages terrestres. Elle réduit les coûts opérationnels en affranchissant le navire de la volatilité des coûts et de la disponibilité des carburants alternatifs.
Le paysage du transport maritime va changer à l’échelle européenne, nationale et régionale
L’Union européenne estime que 15 % de la flotte commerciale utilisera le vent comme moyen de propulsion en 2030 et 45 % en 2050. Déjà 15 navires de la marine marchande mondiale de plus de 5 000 tonnes sont équipés de voiles, 47 devraient l’être en 2023, ils seraient entre 30 000 à 40 000 en 2050 !
En France, les acteurs ( chargeurs, armateurs et équipementiers …) de ce renouveau de la voile dans le transport des marchandises sont bien présents grâce à un réseau de compétences existant déjà. Créée en septembre 2019, Wind Ship Association a été créée sous l’impulsion d’un petit groupe de porteurs de projet en France. Elle agit au niveau local, national et international.
La Région Bretagne embraye à son tour. Sur son territoire elle compte plusieurs sociétés pionnières qui comptent (on peut citer TOWT, Garin de SEL..). Elle a organisé le 10 novembre 2021, à Lorient, une rencontre des acteurs bretons de cette filière. Elle y a présenté les résultats d’une étude à Bretagne Développement Innovation (BDI) menée entre mai et juillet 2021, auprès de 425 entreprises bretonnes présentes dans les secteurs de l’industrie navale, du nautisme, de la voile de compétition, etc. Sur les 236 y ont répondu, 61 sont déjà impliquées dans le transport maritime à la voile (95 autres se disent intéressées). Ces 61 entreprises génèrent 2 404 emplois et réalisent 350 M€ de chiffre d’affaires dont 28 M€ dans l’utilisation du vent.
Même si on navigue à la voile depuis des millénaires, l’avenir est dans l’innovation, mais aussi dans l’appui des projets par les pouvoirs publics, dans l’accueil des entreprises concernées dans les ports avec des quais et des installations dédiés.
Les acteurs du transport à la voile ont de leur côté beaucoup à porter :
- trouver des financements pour investir
- réussir les équipements des premiers navires programmés pour en valider les performances,
- intéresser des chargeurs et affrêteurs
- former du personnel compétent
Un bel exemple d’un transport 100% décarboné entre la Colombie et Brest
Pour terminer cet article parlons d’un bel exemple de ce qui se fait déjà en Bretagne avec l’exemple du joli voilier cargo “Gallant” le voilier de la Blue Schooner Company affrêté par la célèbre Brûlerie du Léon.
Le 1er novembre 2021, après un long périple de 3 mois, il a été déchargé au port de l’Aber Wrac’h, commune de Landéda dans le Nord Finistère, des cales du navire toutes sortes de suite alimentaires non périssables et notamment du café arabica bio colombien, payé à sa juste valeur à des producteurs locaux. De plus c’est en vélo cargo que le café a rejoint les locaux de la Brûlerie du Léon à Brest. L’objectif d’un transport 100% décarboné est atteint.
Jacques Caraës grand navigateur français, directeur de la course du Vendée Globe et habitant à Landéda fait partager son enthousiasme pour cette initiative dans la vidéo réalisée pour la Brûlerie du Léon par www.stefvideo.com
Pour en savoir plus :
@brulerieduleon
@blueschoonercompany