Entretien avec Michel
- Peux-tu te présenter en quelques lignes… Quel est ton lieu de résidence, de travail ?
Après avoir été élu à Brest sur la démocratie locale, le numérique dans la ville, et l’économie sociale et solidaire et avoir participé au Conseil National du Numérique, je m’implique dans le développement des communs, des pratiques collaboratives et de l’innovation sociale à Brest, et en Bretagne. Professionnellement, je suis responsable de formation d’ingénieur à l’IMT Atlantique (ex Telecom Bretagne)
- En tant que citoyen, professionnel, acteur, comment tu contribues déjà aujourd’hui, à la construction de la ville de demain ?
Sur Brest je participe à l’animation des sites contributifs a-brest.net sur le numérique, et Eco-sol-brest.net sur l’économie sociale et solidaire qui donnent à voir les initiatives et l’actualité du numérique et de l’ESS. Cette mise en réseau qui valorise les initiatives est aussi au cœur du site contributif « Bretagne-Creative » sur les innovations sociales et les transitions en Bretagne (et 44). Dans cette démarche j’essaie de promouvoir les communs, ces initiatives où des groupes de personnes s’organisent pour produire et gérer des ressources (wiki-brest, cartes ouvertes, repair café..).
- Quelle est ta vision de la ville de demain ?
La transformation de la ville doit prendre en compte les multiples crises (écologique, démocratique, de l’emploi) auxquelles nous sommes confrontés. Dans un contexte d’absence de vision des formes traditionnelles de pouvoir, la prise en compte des transitions passe par l’implication de celles et ceux qui s’y emploient au quotidien. Des milliers de personnes agissent localement (AMAP, recycleries, jardins partagés, acteurs du libre, de la solidarité..) et partagent des valeurs communes. Ces acteur.ice.s des transitions sont très divers et ne sont pas reconnus comme une force essentielle des nécessaires transitions. Les communs sont un axe de regroupement possible de ces acteur.ice.s du « Libre solidaire et durable ». Dans une société qui devient plus contributive, il importe de renforcer le pouvoir d’agir et les pratiques collaboratives avec une attention particulière à ne laisser personne de côté. Alors qu’à l’école nous avons plutôt appris à « cacher notre copie » et la compétition, nous devons, dans la ville de demain, être en capacité d’être en attention, de coopérer et partager. La formation à la coopération, telle animacoop outille les personnes et constitue un terreau déjà riche de 200 personnes sur Brest, facilitant la mise en réseau des personnes et le partage sincère des projets.
J’ai envie d’une ville inclusive qui s’interroge sur comment faire pour que chacun.e puisse proposer, créer, développer des solidarités, pour qu’élus et collectivités soient plus en accompagnement qu’en prescription ?
- Parmi les thématiques qui seront abordées en atelier lors du forum, qu’elles sont celles qui t’interpellent ? Quels sont tes questionnements ?
Chacun des dix thèmes doit s’interroger sur des questions politiques : comment y est accompagné le pouvoir d’agir, l’empowerment ? quel accompagnement des innovations sociales ? quelle gouvernance ? quelle transparence ? quelles formes participatives ?
Comment développer les technologies pour qu’elles participent au vivre ensemble ? favorisent le pouvoir d’agir et la créativité ? comment faire pour qu’elles soient au service d’une démocratie contributive, animatrice des transitions ?
A l’école, comme dans services publics ou dans les entreprises nous avons besoin de tiers-lieux et d’accompagnement de projet qui favorisent le faire ensemble et l’innovation, où sont-ils ?
Pour prendre connaissance des dix thématiques qui seront abordées lors du forum du 1er avril, et nous apporter votre point de vue, n’hésitez pas à télécharger le document qui suit : Interview_la ville de demain