Thèse sur la nature urbaine, 11 décembre

La nature urbaine selon Ildefonso Cerdá.
De « l’idée urbanisatrice » à « l’urbanisation ruralisée ».

Nicolas Tocquer
Faculté des Sciences, 6 avenue Le Gorgeu, Amphithéâtre F, 14h00, mardi 11 décembre

le plan de Cerdá pour Barcelone

« L’urbanisation ruralisée », présente dès les premiers écrits d’Ildefonso Cerdá (1815-1876), occupe dans son œuvre une place grandissante, au point de faire l’objet d’un traité qui ne nous est malheureusement pas parvenu. A travers ce concept, l’ingénieur catalan, connu pour son plan d’extension de Barcelone, entend d’une part, dans une perspective hygiéniste, assainir la ville en y systématisant les espaces verts, d’autre part penser l’extension urbaine et désenclaver le territoire espagnol par le biais d’une urbanisation totale où la frontière entre villes et campagnes disparaîtrait. La présente thèse retrace la genèse de cette notion en revenant sur le parcours de Cerdá, sur l’émergence de ce qu’il appelle lui-même « l’idée urbanisatrice » et sur la manière dont elle fut mise en œuvre à Barcelone, sous la forme si caractéristique du quartier de l’Eixample.

En voulant adapter la ville contemporaine aux exigences de la société industrielle, dont l’essence est le mouvement, Cerdá emprunte la « voie romaine » en puisant son inspiration dans l’Antiquité : l’organisation territoriale qu’il préconise, basée sur l’étalement urbain, l’habitat dispersé, l’orthogonalité et l’homogénéité de l’espace – ce que recouvre précisément la notion d’« urbanisation ruralisée » – réactualise en effet les modèles antiques d’occupation et de colonisation de l’espace. L’analyse de ce concept invite donc à porter un nouveau regard sur Barcelone et sur son extension, certes synonyme de modernité voire de modernisme, mais dont les principes viennent paradoxalement de la campagne et du passé. L’évolution de « l’idée urbanisatrice » vers « l’urbanisation ruralisée » étant particulièrement perceptible dans les deux premiers livres de la Théorie générale de l’urbanisation (1867), une traduction en est proposée en annexe, afin de permettre au lecteur francophone d’éprouver par lui-même la richesse d’une pensée encore largement méconnue.

Jury
Jean-Lucien Bonillo, Professeur à l’École nationale d’architecture de Marseille
Jean-Pierre Frey, Professeur émérite des universités, École d’urbanisme de Paris
Daniel Le Couédic, Professeur émérite des universités, Université de Bretagne Occidentale
Lucie K. Morisset, Professeure, Chaire de recherche du Canada en Patrimoine urbain, Université du Québec à Montréal
Danièle Voldman, Directrice de recherche émérite, CNRS

Laisser un commentaire